Skip to main content

Le pont couvert McVetty-McKenzie : le plus long et le plus beau pont couvert de l’Estrie a une portée de 63 mètres. Classé monument historique, il a été inauguré en 1893. Fermé à la circulation automobile depuis 1979, il donne accès aux piétons à un parc aménagé aux abords de la rivière au Saumon.

On célèbre sur le site la Fête de la Saint-Jean-Baptiste du village ainsi que plusieurs autres événements (dont La nuit du pont couvert, le microfestival chapeauté par le Centre culturel).

Histoire de la construction du pont

La rivière au Saumon serpente et traverse le territoire du canton de Lingwick. L’enjamber a été un des premiers défis dans l’établissement du village. Le premier pont construit vers 1845, tout près de ce qui deviendra le centre de Gould, vient améliorer la communication depuis Sherbrooke et vers la Beauce.

Mais pour les habitants du rang Fisher Hill (l’actuelle route 257), la rivière pose toujours un défi complexe pour joindre l’autre centre important : Weedon. Après une première pétition en 1875, c’est finalement en 1893 que se concrétise la construction du pont couvert. C’est J & J.A. Mackenzie qui se chargeront des culées et du pilier (en granit taillé à la main) et William McVetty de la structure de bois pour la somme totale de 4 314$.

Longtemps appelé pont de Fisher Hill, il sera renommé aux noms des constructeurs McVetty-McKenzie pour l’anniversaire du centenaire de sa construction.

« Le pont couvert est de type Town, sa structure est constituée de poutres fixées par des chevilles de bois dur selon un motif de triangles. Le résultat donne un treillis, d’où l’appellation « ferme à treillis ». Ce sont majoritairement ces ponts qui ont survécu.

C’est par souci d’économie que nos ancêtres couvraient les ponts au siècle dernier. Le toit protégeait le tablier et la structure du pont contre le pourrissement et les intempéries. On diminuait ainsi les frais d’entretien et on augmentait sa durée de vie. Effectivement, un pont de bois non couvert a une durée de vie de dix à quinze ans, alors qu’un pont couvert peut durer au-delà de cent ans. »[i]

 

[i] Le canton de Lingwick 150 Township of Lingwick, Comité du 150e anniversaire du canton de Lingwick, auteure Céline Gagné et autres collaborateurs, 2005, pp 57-60

Témoignage de M. Doris Bouffard, officier qui tient les niveaux de l’eau de la rivière au Saumon pour les transmettre aux responsables du barrage de Saint-Gérard :

«Les voitures à chevaux pouvaient se rencontrer dans le pont. Mais c’était bien rare que ça arrive. Ici, les chevaux pouvaient trotter sur le pavé du pont, ce n’était pas défendu. Sur le pont de fer de Weedon, c’était défendu parce qu’il n’y avait pas de pilier au centre. Lorsque les chevaux allaient au galop, le pont oscillait; on s’en apercevait! Mon père, Adélard Bouffard, racontait que pendant ce temps-là, on ne transportait pas les chevaux en camion. Un jour, une douzaine de chevaux sont rentrés dans le pont, ils ont eu peur et ils ont traversé à la course : ça rebondissait dans le pont!

Des fois des camionneurs avec des camions trop chargés ont eu peur, il y a même des «rivets» (chevilles) qui cassaient. En 1954, une bourrasque de vent… en février, le vent est entré par les deux bouts en même temps : ça a arraché 80 pieds de toit au complet, les chevrons avec, ça a versé en bas sur la rivière. Ils ont réparé pendant l’hiver. […]

Deux autos se rencontraient si elles avançaient lentement. Il y a eu de petits accrochages dans le pont. Des voitures se frappaient en sortant de l’autre bord. Il y avait une courbe et la vue était limitée. Plusieurs camions restaient coincés, ils entraient dans le pont, mais ne pouvaient pas ressortir. Le tracteur sortait de 25 à 30 pieds, la remorque restait accrochée et ils arrachaient le mur. C’est arrivé cinq ou six fois! On a voulu corriger en soulevant le pont de quelques pouces à la culée sud. Interdit à la circulation depuis 1979, on a refait les joints de la maçonnerie et refait la couverture.»

Rédaction: Isabelle Mandalian
Photos : Jonatan Audet, Sylvain Laroche, Martin Mailhot, Julie Palardy, Manon Rousso

Sources de l’article:

  • Canton de Lingwick 150 Township of Lingwick, Comité du 150e anniversaire du canton de Lingwick, auteure Céline Gagné et autres, 2005, pp 57-60
  • Site web «Les ponts couverts au Québec» http://pontscouverts.com/blogue/pont-mcvetty-mckenzie/, consulté le 25 juillet 2022.